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Plume et Kalam - Abdelkarim Belkassem
29 juillet 2023

En hommage aux Goums du Maroc

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A Basse-sur-le-Rupt, entre Vagney et la Bresse dans les Vosges au col de la Croix des Moinats, se trouve le monument national en mémoire des goums marocains qui ont combattu lors de la bataille des Vosges, pour la France.

Unités d’infanterie légères composées de troupes autochtones marocaines, elles se  sont particulièrement illustrées lors de la Seconde Guerre mondiale, entre 1942 et 1945.
Le site a été inauguré en 1954.

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La koumia , symbole de ce que portaient les goums, en acier décoré de feuilles d'or. 

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Goums et goumiers

[...]Constitués au Maroc en 1908, les goums sont d'abord supplétifs, puis réguliers. Chacun rassemble l’équivalent d’une compagnie d’infanterie et d’un peloton de cavalerie. Il est commandé par un capitaine français qui a sous ses ordres trois lieutenants et quelques sous-officiers.

Les goumiers sont des volontaires, liés par un acte d’engagement dont la mission consiste à assurer la sécurité du pays, à patrouiller, à entrer en contact avec populations, à participer aux règlements des conflits…

 Les goums dans les Vosges

Durant l’hiver 1944-45, afin de contourner les défenses que le Reich nazi a établi devant Belfort, le général de Lattre de Tassigny décide de passer par les Vosges. On confie aux goums la mission de trouver les failles de la défense ennemie, bien implantée sur la ligne des sommets vosgiens.

 Des combats acharnés s’engagent sur la crête des Vosges, au cours desquels les troupes marocaines vont être mises à rude épreuve, en raison d’un "hiver sibérien ", du manque de ravitaillement et de la résistance acharné des adversaires.

 En dépit de ces difficultés, les goums contribuent largement à libérer Belfort et à repousser les Allemands hors de la plaine d’Alsace. Mais ils paient un lourd tribut de 9 200 tués ou blessés…[...]

© Les Goums marocains 1939-1945, Jamal Said

Contexte historique

[...]Les groupements de Goums marocains, dont les Tabors sont issus, sont créés en 1908 par le général d'Amade. Leur participation à la Seconde Guerre mondiale vient de la volonté des officiers des Affaires indigènes de ne pas rester à l'écart des conflits. Après les armistices de 1940, il y eut un camouflage de leurs armes et de leur entraînement et aucun d'eux ne trahit le secret. Le débarquement anglo-saxon du 8 novembre 1942 leur donne, en Tunisie, l'occasion d'affronter pour la première fois un ennemi moderne, les troupes de Rommel, alors qu'ils avaient eu à combattre jusque-là des tribus dissidentes dans les zones montagneuses du Maroc. 

Leur encadrement est français, les officiers recrutent eux-mêmes leurs hommes. Les liens personnels, des relations de confiance et le dévouement aux chefs sont les caractères des Goums. Ils acceptent une discipline stricte mais gardent leurs droits à un genre de vie traditionnel, sans rupture avec la famille, et à leur tenue si particulière : djellaba, crâne rasé, sandales de cuir. Le général italien Magli les surnomme les Capucini armati. Leur adaptation aux conditions de vie et de combat rencontrées lors des grandes campagnes hors d'Afrique du Nord témoigne de la qualité de leur engagement et de leurs qualités propres qui étaient à la fois celles des troupes de montagne et des commandos : la mobilité et la rapidité, le courage, la capacité de supporter une vie très rude. Quinze mille goumiers sont engagés dans ce conflit mondial. 

C'est en juin 1943 qu'est constituée la 4e division marocaine de montagne à l'initiative du général Giraud, en prévision de l'intervention en Corse, puis en Provence. Avec le général Henry Martin, qui allait diriger l'opération Vésuve en Corse, la division est équipée de mulets et d'artillerie de montagne, ainsi que de moyens fournis par les Américains, des jeeps, des camions, et des auto-mitrailleuses. En Corse, les goumiers sont, avec le Bataillon de choc, le fer de lance de l'opération Vésuve, en septembre et octobre 1943. Le 2e GTM compte parmi les premiers éléments débarqués à Ajaccio sous le commandement du lieutenant-colonel de Latour. Les troupes marocaines se distinguent dans la reconquête de Bastia, port tenu par les Allemands depuis le 13 septembre. C'est un Goum du 1er GTM qui entre le premier dans Bastia, le 4 octobre à 1 heure du matin. 

Après la Libération, le 30 novembre 1943, anniversaire du ralliement de la Corse à la France de 1789, les skieurs du 1er RTM conduits par le général Boulangeot vont planter un drapeau tricolore au sommet du Monte Cinto, malgré une tempête de neige.
Les goumiers continuent ensuite à combattre, à l'île d'Elbe en juin 1944, et dans la péninsule italienne, puis dans toute les campagnes menées à travers la France jusquà la défaite de l'Allemagne. Les goumiers ont existé jusqu'en 1956.[...]

Hélène Chaubin, "Goumiers, les Goums marocains", in CD-ROM La Résistance en Corse, 2e édition, AERI, 2007

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Monument aux goums marocains
Col de la Croix des Moinats
38 Chemin Départemental 34 de Presles,
88120 Basse-sur-le-Rupt 
 
LIEN des monuments nationaux
Abdelkarim Belkassem

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Commentaires
O
Désolant que l'on n'en parle chez nous, ils méritent bien cet hommage.
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