Restrictions littéraires au Maroc
Triste situation pour le livre dan mon pays natal .
Depuis le remaniement ministériel survenu le 9 octobre dernier au Maroc, le ministère de la Communication a été supprimé. Il était seul à pouvoir autoriser l’importation de marchandises culturelles. En somme, les livres n’arrivent plus sur le territoire.
L’approvisionnement en ouvrage dans les librairies pouvait atteindre un mois et demi, mais en supprimant le ministère de la Communication, le nouveau gouvernement a également coupé l’arrivée de livres.
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Un libraire: "Cela ne se voit pas encore beaucoup, mais on commence à avoir des petites ruptures de stock. Cela touche aussi les élèves, qui ne peuvent pas acheter certaines lectures prescrites qu’ils auraient souhaité lire pendant ces vacances scolaires. "
Un autre libraire : " Mon principal distributeur, La librairie Nationale, n’a rien reçu depuis 15 jours, epérons que ça ne traînera pas trop... "
Plus le temps passe, plus la situation devient complexe. On évoque la possibilité d’un transfert de compétence : le ministère de l’Intérieur devrait hériter des prérogatives qui incombaient au ministère de la Culture...
Les clients, eux, ne se préoccupent pas vraiment que les libraires soient soumis aux aléas politiques. Et la vente en ligne — avec l’annulation de commandes passées en librairie — augmente. L’importation de livres ne nécessite de validation que pour les professionnels, les particuliers, eux, peuvent tout simplement commander sur A....*
Plusieurs éditeurs et libraires marocains ont décidé de prendre le problème à bras le corps mais les fonctionnaires du ministère ne savent pas eux-mêmes ce qu’ils vont devenir, les dossiers s’entassent. Le désordre jusqu'à quand ?
*Les visas d’importation pour les livres découlent de l’indépendance du Maroc : les publications étrangères n’étaient pas autorisées dans le pays, sans l’aval du ministère de la Culture. Un dossier obtient le visa en question en 48h à présenter aux douanes.
Les anciens du ministère de la Communication attendent d'être fixés sur le sort du ministère. Toutes les prérogatives et toutes les missions du département sont aujourd’hui figées.
Le problème touche les livres et les publications de presse, avec des indemnités dues passé le quatrième jour de stockage. Une astreinte qui se chiffre jusqu’à 500 dirhams (46 €) par jour, suivant la quantité importée. Et qui reste à charge de l’importateur, évidemment…
Abdelkarim Belkassem