Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Plume et Kalam - Abdelkarim Belkassem
7 juillet 2023

Canteleu (Chanteloup) et la littérature

Rectangle-10-2-480x250

Cette ville sur les hauteurs , qui domine Rouen est apprécié des écrivains. Flaubert y a vécu dans le hameau de Croisset. 
Georges Duroy le personnage principal de Bel-Ami  de Maupassant  est originaire du village de Canteleu. Il y fait un court passage après son mariage avec Madeleine Forestier pour y visiter ses parents, aubergistes.

Couverture_de_Bel-ami,_éditions_Flammarion

Bel-Ami est un roman réaliste de Guy de Maupassant publié en 1885 sous forme de feuilleton dans Gil Blas et dont l’action se déroule à Paris au xixe siècle, en pleine Révolution industrielle. Ce roman retrace l’ascension sociale de Georges Duroy, homme ambitieux et séducteur (arriviste - opportuniste), employé au bureau des chemins de fer du Nord, parvenu au sommet de la pyramide sociale parisienne grâce à ses maîtresses et au journalisme. Sur fond de politique coloniale, Maupassant décrit les liens étroits entre le capitalisme, la politique, la presse mais aussi l’influence des femmes, privées de vie politique depuis le code Napoléon et qui œuvrent dans l’ombre pour éduquer et conseiller. Les thèmes sont éternels : le sexe, l’argent et le pouvoir.  L’œuvre se présente comme une petite monographie de la presse parisienne dans la mesure où Maupassant fait implicitement part de son expérience de reporter. Ainsi l’ascension de Georges Duroy peut être une allégorie de la propre ascension de Maupassant.

3138162942_1_2_fMBunuLl

 

belamicontent

1165290616

 

 Une mer de verdure, en face, à droite, à gauche, partout. Une mer roulant sa houle de feuilles jusqu’à l’horizon, sans l’obstacle d’une maison, d’un pan de muraille, d’une route poudreuse. Une mer déserte, vierge, sacrée, étalant sa douceur sauvage dans l’innocence de la solitude. Le soleil seul entrait là, se vautrait en nappe d’or sur les prés, enfilait les allées de la course échappée de ses rayons, laissait pendre à travers les arbres ses fins cheveux flambants, buvait aux sources d’une lèvre blonde qui trempait l’eau d’un frisson. Sous ce poudroiement de flammes, le grand jardin vivait avec une extravagance de bête heureuse, lâchée au bout du monde, loin de tout, libre de tout.
C’était une débauche telle de feuillages, une marée d’herbes si débordante, qu’il était comme dérobé d’un bout à l’autre, inondé, noyé. Rien que des pentes vertes, des tiges ayant des jaillissements de fontaine, des masses moutonnantes, des rideaux de forêts hermétiquement tirés, des manteaux de plantes grimpantes traînant à terre, des volées de rameaux gigantesques s’abattant de tous côtés. »

Extrait du Livre II, chapitre IV, p. 205

La-Faute-de-l-abbe-Mouret

La Teuse et M.Caffin, qui apparaissent dans La faute de l'abbé Mouret d'Emile Zola , en sont aussi originaires.
Le livre commence sur un personnage, la Teuse, qui balaye l’église d’un village du sud de la France, 
Publié en 1875, "La Faute de l'abbé Mouret" constitue le cinquième volume du cycle des "Rougon-Macquart". Serge Mouret, transformé par le séminaire en cadavre vivant, est envoyé comme prêtre au village des Artauds, situé près de Plassans. Son mysticisme est en réalité l'expression d'une sensualité qui s'ignore et il voue une dévotion très ambiguë à la Vierge. Il tombe malade. Son oncle, le docteur Pascal, le transporte dans une vaste propriété abandonnée habitée par l'athée Jeanbernat et sa nièce Albine. Soignée par celle-ci, Serge renaît à la vie en découvrant l'amour et la luxuriance du parc de la maison. Le récit se développe alors hors du temps et loin des hommes. Mais le frère Archangias, gendarme d'un dieu de colère et de jalousie, entre dans ce paradis et entraîne Serge. Abandonnée, Albine mourra avec l'enfant qu'elle attend. Le roman met en scène le grand combat entre la religion et la vie, entre l'Église et la nature. Pour Zola, la faute de l'abbé Mouret n'est pas d'avoir cédé à l'amour, mais de l'avoir rejeté.
La Teuse : Vieille servante du curé des Artaud, amenée de Normandie par l’abbé Caffin et léguée par lui à son successeur, Serge Mouret. Soixante ans, grosse comme une tour, face large. La Teuse boite fortement, avec des déhanchements lourds. Toujours grondante, maîtresse de la cure et de l’église, accoutumée aux manières pleines de rondeur de son premier maître, elle bouscule Serge dont l’affinement la déroute, dont les silences la blessent comme des cachotteries ; mais elle le sert avec des attentions de mère, l’aimant d’une affection tyrannique et jalouse, n’ayant au fond d’autre souci que son bonheur et allant jusqu’à accepter Albine, si cette fille qu’elle abomine est la santé de monsieur le curé. Le personnage de la Teuse représente la clémence et le pardon. Elle est compatissante avec le prêtre et lui rappelle sa condition et fragilité humaine, à travers l’exemple d’un autre prêtre dans le même cas que lui.
M. Caffin : Prédécesseur de l’abbé Mouret à la cure des Artaud. Était originaire de Normandie ; avait une grosse figure qui semblait toujours rire. N’a songé qu’à bien vivre, dans ce coin desséché de Provence où l’autorité ecclésiastique l’a envoyé en disgrâce, à la suite d’une vilaine histoire.
 
Abdelkarim Belkassem

canteleu

 
Publicité
Publicité
Commentaires
C
Du beau monde à Canteleu ! Une découverte pour moi ce roman . Le pavillon de Flaubert, par contre, je le connais. <br /> <br /> Bises
Répondre
O
J'ai bien lu quelques "Emile Zola" dans ma jeunesse, mais pas celui-ci. <br /> <br /> Mais l'extrait du Livre II est magnifique !
Répondre
Publicité