Un roman, un scénario

Cette semaine je profite de la trêve de Noël pour regarder des films de ma jeunesse, les Fantômas d'André Hunebelle, de 1964 à 1967 d'après les personnages du roman éponyme de Marcel Allain et Pierre Souvestre un feuilleton populaire en trente-deux volumes.

Fantômas est davantage connu aujourd'hui dans l'imaginaire populaire par le biais des comédies d'aventures avec Louis de Funès et Jean Marais.

Intrigues sombres autour des crimes de son (anti)héros à l'imagination sans limite, intrigues animées par des courses poursuites échevelées qui font appel à toutes les ressources de la technologie (automobile, train, paquebot, fusée) et baignées dans une atmosphère poético-fantastique.
Le personnage évolue dans la tradition des personnages fictifs des génies du mal et leurs perversions. . Cruel, il n'hésite pas à torturer et à tuer pour arriver à ses fins. Ses crimes ont parfois été inspirés par les actualités et les faits-divers de l'époque, que les auteurs compilaient dans un dossier intitulé  "l'armoire aux trucs ".

Louis de Funès 1970

Louis de Funès m'a ouvert des horizons sur la France mais aussi sur la construction des films dans lesquels je vois la trame des romans, pourtant cette trilogie cinématographique n'entretiennent aucun rapport avec la saga littéraire de Pierre Souvestre et Marcel Allain, le seul élément fidèle demeurant la propension au déguisement des personnages principaux.

Mais qui était donc cet acteur qui me fait toujours autant rire ?

Louis de Funès, de son nom complet Louis de Funès de Galarza, était un acteur français (1914 - 1983). Il a joué dans 150 films des années 1960  aux années 1980.
En 1942, à l’âge de 28 ans, après bien des petits métiers,  il décide de devenir comédien, et s’inscrit au cours Simon.
En 1945 il débute au cinéma dans La Tentation de Barbizon de Jean Stelli.
En 1950, il est pianiste-comédien dans la troupe Les Burlesques de Paris de Max Révol lorsque Sacha Guitry lui confie plusieurs petits rôles, dans La Poison (1951), Je l'ai été trois fois (1952), Si Paris nous était conté (1955) et surtout La Vie d'un honnête homme (1953), où il a un rôle un peu plus consistant. Dans ce film, son personnage apparaît au naturel , sans grimace ni moustache et il y est associé à Claude Gensac.
En 1952, il rejoint la troupe des Branquignols dirigée par Robert Dhéry.
Puis il poursuit sa carrière avec succès.

Fantômas est une comédie policière franco-italienne d'André Hunebelle sortie en 1964.
C'est le premier film de la trilogie d'André Hunebelle consacrée au criminel, avant Fantômas se déchaîne en 1965 et Fantômas contre Scotland Yard en1967. À sa sortie, il a attiré 4,5 millions de spectateurs dans les salles françaises et 60 millions de spectateurs en URSS ( et au Maroc !) . 

Il y eut une télésuite de Claude Chabrol et Juan Bunuel dans les années 1970, avec Helmut Berger en Fantômas, Gayle Hunnicutt et Jacques Dufilho.

Louis de Funès triomphe dans le rôle du commissaire Juve de Fantômas de Jean Halain auteur de nombreux scénarios de films. Dans ce film, construit sur la double composition (Fantômas/Fandor) de Jean Marais dans le premier rôle, de Funès transfigure son personnageet éclipse ses partenaires. Il aime s'y déguiser en pirate, en évêque et en colonel de l'armée italienne dans Fantômas se déchaîne, en Écossais portant le kilt et en fantôme dans Fantômas contre Scotland Yard.

Louis de Funès a su marier, dans son jeu, cinq formes comiques qui ont fait son succès : le comique de gestes, le comique de situation, le comique de langage, le comique de caractère, le comique de répétition. Il joue aussi beaucoup sur la répétition de ses gestes ou paroles.
Le ressort de son humour est aussi capté dans le caractère excessif des sentiments et émotions qu’il exprime
Il évitait les ressorts sentimentaux.

NB : Marcel Allain, le seul des auteurs de Fantômas encore en vie (Pierre Souvestre est mort en 1914), est très mécontent du résultat des trois adaptations tournées par Hunebelle. Il poursuit en justice la société Gaumont pour les torts moraux et commerciaux qu’auraient causés ces "films grotesques" à son œuvre littéraire. Le tribunal de grande instance de Paris conclut en sa faveur en janvier 1969 : "Attendu que Fantômas […] est essentiellement un être qui "fait peur" ; […] que le caractère bouffon des films litigieux révèle la dénaturation complète de l’œuvre", le tribunal rend caduque le contrat entre Marcel Allain et Gaumont, ordonne l’évaluation de son préjudice et la réévaluation de ses gains à 3 % des recettes des films.

Abdelkarim Belkassem

Comments

[mamazerty]

Hmmm je n'aime pas cet acteur,sa démesure,son manque de nuances,et la redondance de ses interprétations...il a plus tendance à m'énerver qu'à me faire rire mais j'avoue que dans mon entourage personne ne partage mon opinion.

Je note que la justice n'y est pas allée avec le dos de la cuillère,au moins l'oeuvre littéraire initiale a t elle été respectée dans son caractère premier. Ce qui est une bonne chose pour l'écrivain,non?

[Boule et Jo]

Louis de Funès a beaucoup contribué à me faire connaître la France et son cinéma.

[ODILE]

Louis de Funès... je ne pense pas avoir raté beaucoup de ses films, et je ris toujours autant chaque fois qu'il y en a un rediffusé à la télé, pourtant je n'ai jamais vu les Fantômas ???

Quant à Jean Marais, adolescente j'en étais follement amoureuse... je ne ratais jamais un de ses films de Cape et d'épée.

Nostalgie...Nostalgie...