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Plume et Kalam - Abdelkarim Belkassem
22 septembre 2020

Sur les quais

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Je suis depuis 2004 à Rouen , la capitale de la Normandie. J'ai adopté la ville de ma femme avec qui je partage ma vie. Bien-sûr , je suis d'origine marocaine et j'ai vécu plus de 40 ans à Safi, mais je suis aussi Français par naturalisation .

J'ai décidé d'écrire mes livres en français pour montrer mon intégration à la société et à ma nouvelle culture adoptive. Le problème c'est que les Normands et les non Normands refusent de me reconnaître comme écrivain normand !

Des salons où des élus passent devant mon stand sans me saluer ou poser des questions sur mes livres et d'autres qui oublient d'annoncer ma participation dans les affiches et dans les journaux .

La dernière, c'est qu'un responsable d'un salon de Rouen annonce à ma femme que je vais recevoir un livre d'art et de culture de la mairie de Rouen en remerciement de mes participations successives. Lors de la  distribution  des livres, il "oublie" mon nom et le cadeau  ! 
J'ai demandé pourquoi, 
- Votre livre est dans ma voiture . 

L'honneur de le recevoir des mains des élus de la mairie présents, comme aux autres auteurs fidèles au salon ?

J'ai refusé le livre à postériori , qui serait donné en cachette, j'ai remballé et j'ai quitté le salon.
Malgré les sollicitations d'un élu et son insistance pour que je reste, j'ai maintenu ma décision de partir.

On ne joue pas avec l'honneur d'un écrivain ou d'un artiste. Et surtout d'un vrai Marocain qui chérit la France 
Ma grande fierté, c'est que mes livres sont proposés dans des bibliothèques des universités américaines, canadiennes, néerlandaises, etc...  françaises , les Instituts français au Maroc et qu'ils sont vendus partout dans le monde.
C'est plus cher pour  moi que les prix factices de l'amitié .

Quel malheur le rejet et le racisme masqués !
On n'a jamais fini d'en entendre parler .

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Espace trop restreint. Que vous ayez 1 livre ou 15, même longueur ...

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Photo  de Christine Cloos

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Abdelkarim Belkassem

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Commentaires
B
C'est vraiment très mal te connaître en tant qu'auteur, tes livres ne parlent pas tous du Maroc, tu écris beaucoup sur la France. Ça me fait mal de savoir cela. Bises et amitiés
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M
Je ne suis généralement pas " oeil pour oeil dent pour dent", mais il y a des gens qui ne méritent pas plus de respect qu'ils n'en ont pour autrui. Il ne faut pas se laisser démoraliser par des personnes de peu de valeur et continuer à savoir ce qu'on vaut et s'appuyer sur ce sentiment. Courage,il y a aussi de bonnes personnes qui ne sont pas mesquines !
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C
J'en suis triste pour les discriminés confrontés à ces ignares droits dans leurs bottes de sinistre mémoire . Il n'y a rien à attendre d'un président d'association qui, à ma demande de se masquer à un auteur voisin de nous , s'en mêle et dit "quand on est malade on reste chez soi" se référant à ma distance hier lors du repas alors que les écrivains non masqués et les organisateurs n'avaient pas de distanciation . (17 personnes + nous deux ).J'avais dit que je ne faisais pas la tête mais qu'à la suite d'un très récent avc et d'un diagnostic de grave maladie, je ne devais pas attraper le coronavirus...Bises
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M
Oh ! Karim, quelle blessure, quelle humiliation, il faut que ces moments humiliants soient remisés en coin de mémoire, ces gens là, il faut les laisser pour ce qu'ils sont, de pauvres types. Ce qui compte c'est votre parcours, ce que vous avez fait et surtout ce que vous êtes. Bravo Karim. Je vous embrasse.
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