Un écrivain à l'honneur
La poste honore Jorge Semprún avec un nouveau timbre international à l'occasion du centenaire de sa naissance.
Photographe Raphaël GAILLARDE- Héliogravure
Écrivain et homme politique espagnol, Jorge Semprún Maura (Madrid, 1923-Paris, 2011) a écrit l’essentiel de son œuvre littéraire en français.
Issu d’une famille de la grande bourgeoisie espagnole, le jeune Jorge s’établit en France avec les siens en 1939, après la défaite des Républicains. Il termine ses études secondaires à Paris, obtient le baccalauréat en 1941 et commence des études de philosophie à la Sorbonne.
Ayant rejoint la Résistance, il entre au Parti communiste espagnol en 1942. Il intègre un réseau clandestin qui réceptionne les parachutages d’armes et les répartit dans les maquis de l’Yonne et de la Côte-d’Or. Arrêté par la Gestapo, Semprún est déporté à Buchenwald. Peu avant l’arrivée des troupes américaines, il participe au soulèvement du camp. Libéré en avril 1945, il rentre à Paris.
Il demeure un membre actif du Parti communiste espagnol. De 1953 à 1962, il coordonne la résistance communiste au régime de Franco, faisant plusieurs longs séjours en Espagne sous de fausses identités. Il entre au comité central du PCE en 1954 puis au bureau politique en 1956 et effectue plusieurs missions dans les pays de l’Est. De 1988 à 1991, Semprún occupe le poste de ministre de la Culture dans le gouvernement socialiste de Felipe González.
Il meurt à Paris le 7 juin 2011 et est inhumé "dans le drapeau républicain espagnol".
Jorge Semprún est l’auteur de romans, de récits autobiographiques, de pièces de théâtre et de scénarios (pour Costa-Gavras, Resnais, Losey, etc.) pour lesquels il a reçu de nombreuses récompenses. Un thème récurrent de son œuvre est la dénonciation des horreurs de la guerre. Nombre de ses ouvrages sont ainsi le témoignage de la terrible expérience vécue dans les griffes de la Gestapo et à Buchenwald. D’autres retracent son parcours clandestin à l’époque du franquisme. Enfin, une partie non moindre de son œuvre concerne sa vie d’exilé en France et les années de l’après-franquisme : L’Algarabie, La Montagne blanche et Federico Sánchez vous salue bien.
- 1963 : Le Grand Voyage - prix Formentor ; prix littéraire de la Résistance
- 1967 : L'Évanouissement
- 1969 : La Deuxième Mort de Ramón Mercader - prix Femina
- 1976 : Autobiografía de Federico Sánchez (Autobiographie de Federico Sánchez) - prix Planeta 1977
- 1980 : Quel beau dimanche
- 1981 : L'Algarabie
- 1983 : Montand la vie continue, Denoël
- 1986 : La Montagne blanche
- 1987 : Netchaïev est de retour
- 1993 : Federico Sánchez vous salue bien
- 1994 : L'Écriture ou la Vie - prix Femina Vacaresco
- 1995 : Mal et Modernité
- 1995 : Se taire est impossible, avec Elie Wiesel
- 1998 : Adieu, vive clarté
- 1998 : Le Retour de Carola Neher et le Manteau d'Arlequin
- 2001 : Le Mort qu'il faut - prix des Charmettes/J.-J. Rousseau
- 2002 : Les Sandales, Mercure de France
- 2003 : Veinte años y un día (Vingt ans et un jour)
- 2005 : L'Homme européen, avec Dominique de Villepin, collection Tempus, Perrin
- 2008 : Où va la gauche ?, Flammarion
- 2010 : Une tombe au creux des nuages. Essais sur l'Europe d'hier et d'aujourd'hui collection Climats, Flammarion
- 2012 : Exercices de survie, Gallimard
- 2013 : Le langage est ma patrie, Éditions Buchet/Chastel
- Une morale de résistance : Husserl, Bloch, Orwell, Jorge Semprun, Bibliothèque nationale de France, 10/2002.
- Grandeur et modestie de l'engagement, Jorge Semprun, Éditions Descartes et Cie, 11/2005.
- De l'exil à l'oubli : Camps de réfugiés espagnols en France (1936-1939), Jorge Semprun, Éditions Hugo et Compagnie, 02/2006.
- Picasso : L'homme aux mille masques, Jorge Semprun, Maria Teresa Ocaña, Jean-Paul Barbier-Mueller, Pierre Daix, Éditions Somogy, 05/2006.
- Espagnol : Collège / Lycée, Jorge Semprun, Annie Bertrand, Malika Cessac, Andrée Paul, Éditions De La Cite, 08/2004
- Chroniques d'ailleurs, Paul Steinberg, Jorge Semprun, Éditions Ramsay, 01/2007.
Photo du haut : Dinkley 2009 CC
Abdelkarim Belkassem