Prononciation...
Pourquoi "seconde" se prononce "segonde" ?
Seconde \sə.ɡɔ̃d\vient du latin secondus, et ancien participe de sequor. Prononcé avec le son K , et signifiant suivant. Avec le temps, il a perdu son us final, puis a été oralement déformé.
Le mot est devenu segond , tout en conservant sa forme écrite.
Pourquoi "femme" se prononce "famme" ?
Femme [ fɑ̃m ] puis [ fam ] vient d’un mot latin, femina. Ce dernier était prononcé en accentuant la première syllabe : " fe ". Ici aussi, la prononciation actuelle du "e " en "a " est simplement liée à des siècles d’évolution de langage. Mille ans en arrière, on disait " féém " avec un " é " long, et on écrivait " feme " ou " femme ". Avec le temps, le "éé " et devenu un "an " nasal, puis un "a ". En revanche, et comme pour " second ", sa forme écrite n’a pas suivi les changements.
"Fréquemment" avec le son a ?
Des mots avec un " e " prononcé « a ».tels que différemment, consciemment, précédemment, évidemment, intelligemment,… Leur point commun ? Ce sont des adverbes ! Or, tous les adverbes finissant par " emment " se prononcent " amment ". Plusieurs d’entre eux se sont aussi prononcés autrefois avec la voyelle nasale [ɑ̃].
Pourquoi gageure se prononce "gajure" ?
Dans gageure , [ gaʒœʁ ] ou [ ; gaʒyʁ ].
[gaʒœʁ] est la prononciation la plus courante, tandis que [gaʒyʁ] est celle qui est jugée correcte.
Au XVIIe siècle, le mot gageure était toujours prononcé " ga-jure ". Il désignait le fait de parier et ce qui était mis à parier. Au fil du temps, dans le langage courant, ce mot a été supplanté par pari. Il a donc été de moins en moins employé à l’oral, ce qui a concouru à l’apparition d’une deuxième prononciation pour ce mot.
.En principe, le e inséré après le second g sert à noter la prononciation [ʒ] (" j "), comme dans nous mangeons. Or, des personnes le rattachent spontanément à un hypothétique suffixe -eure, prononcé [œʁ] ("eur ").
Le nom gageure a une deuxième orthographe correcte : gageüre, avec un tréma sur le u. Cette orthographe a été introduite dans les rectifications de l’orthographe de 1990, pour tenter d’enrayer la diffusion de la prononciation [gaʒœʁ].
Pourquoi dit-on "Brusselle" pour Bruxelles ?
Bruxelles vient du néerlandais Brussel [ brysɛl ]. Le toponyme Bruxelles est formé à partir de bruoc, " marais », et de sella, " habitation ". En réalité, il est peu probable que ce soit la raison pour laquelle le mot contient la lettre X. En latin tardif, on écrivait x pour abréger ss, et on le prononçait [s] (c’est toujours le cas dans les mots six, dix, coccyx…). Ainsi, il est plus probable que le x de Bruxelles soit la transcription du ss qu’on trouve en néerlandais.
Et pour Auxerre ?
Auxerre [osɛʁ] mais la prononciation [oksɛʁ] , issu du gaulois latinisé Autissiodorum ou Autessiodorum, écrit avec deux " s ". Ce n’est qu’en 1469 que la lettre " x " fait son apparition dans les titres communaux. Elle s’impose petit à petit car elle permet aux copistes de gagner du temps. A l’inverse de femme c’est la prononciation qui ne bouge pas alors que l’écriture varie .
Dans soixante pourquoi le "x" se prononce "ss" ?
/swasɑ̃t/ . Parce que la lettre " x " une fois , c’est " ks ", une autre fois c’est " z ", ensuite c’est " s ".
Pourquoi supprime-t-on le "o" de faon [fɑ̃], à l'oral ?
Aux XVIe et XVIIe siècles, il existait deux orthographes : " fan " et " faon ". Le " o " a été ajouté pour se rapprocher étymologiquement du latin fetonem , devenu fatone. Idem pour les mots paon, taon, Laon et Raon-l’Étape.
Pourquoi "wagon" se prononce "vagon" ?
Wagon vient du néerlandais wagen qui signifie chariot et se prononce vagen . [wagɔ̃] (" ouagon ") ou [vagɔ̃] (" vagon ") ? À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, en France, en Suisse et au Canada, la prononciation "ouagon " a été supplantée par la forme francisée " vagon ". Cependant, en Belgique, la prononciation standard est restée celle avec le son [w]. Dans le nord de la France, on peut entendre les deux.
Pourquoi "faisant" se prononce "fesant" ?
Une hypothèse, les Parisiens du XVIe siècle prononçaient " fesant " \fə.zɑ̃\. au lieu de " faisant ". L’erreur se serait alors répandue jusqu’à devenir la norme.
Abdelkarim Belkassem