Etre sauvé du coronavirus

"Le Sauveur "

Qui nous sauvera  du coronavirus ?

On n'attend que lui ! Tous en ont assez de la souffrance et de la mort dont on ne peut même pas compter les victimes, jour après jour !

C'est déjà suffisant que l'homme soit mortel. Alors vivre trois quart de moins de son temps à cause d'un virus en ce vingt et unième siècle où on prévoit des voyages sur Mars…
Une situation qui laisse se poser des questions.

Une historienne raconte qu'il a toujours fallu  s'habituer à la mort et se laisser aller pour ne pas augmenter la  souffrance. Nous ne nous habituerons jamais à notre fin et voilà des milliers d'années passées sans qu'elle arrive. La peur au ventre dès notre naissance et même pour nos parents, alors qu'on est encore tout jeune et neuf. Faire semblant n’est pas envisageable car si l'homme peut se distraire de quelque chose sur Terre, il ne peut pas se soustraire à la douleur. Il faut l'assumer et tout faire pour l'éviter, si on en a l’opportunité.

L'imam dit à ses disciples :
- Acceptez votre destin. Si vous mourez vous irez au paradis. C’est un moment unique que vous ne supporterez pas deux fois. La vie éternelle est de tout repos !

Il ajoute même de jeûner en période de souffrance. Surtout qu’il n'a rien à perdre si on crève. Tant qu'il n’en présente pas de comptes. Peut-on demander au mourant s'il vit l'éternel bonheur ?

D’autres tiennent le même discours pour sauver les malades. Histoire de détourner l’attention dans les moments difficiles. C’est le cas des rabbins ou des prêtres ! Mais ces derniers n'ont plus le pouvoir d'en temps… Ils sont remplacés par le seigneur psychiatre. Eh oui ! Nous sommes les aînés de la révolution française. Des amateurs de mythes d’Œdipe et de Narcisse. La porte est ouverte à tout, même au délire.

C’est une façon de voir la vie et l'homme est un être libre. Il vole comme un oiseau dans les cieux, mais pas le réel, mais celui du Sphinx. Bizarre ! On ne l'a jamais vu et on y croit, dit celui qui raisonne avec un esprit cartésien !

Mais qui suivre parmi tout ce monde ?

Ne parlons pas des charlatans et de ceux qui prétendent que la nourriture et les plantes sauvent de la mort ! Ils cherchent, depuis le début de la création, à trouver le remède, la vie éternelle. Ils vivent leurs fantasmes. Un asile à ciel ouvert. Ils sont trop nombreux dans ce monde moderne.

Les sorciers pratiquent des actes bizarres pour chasser les mauvais esprits. A la fin, ils font sortir l'âme donc la même chose que la faucheuse.

Les seuls qui gardent la raison, qui vivent dans la réalité, ce sont les médecins. Ils vivent l'instant avec les patients, ils compatissent, faute de moyens et de connaissances.
Que peut-on savoir de l'homme et ses mystères quand on croit qu’il est à l’entrée du tunnel , qu’il nevoit pas encore la lumière ? Sauf celle de l'au-delà, la fatale issue pour les plus atteints du coronavirus.

L'homme n'a plus confiance car il ne trouve pas de sauveur. Ni de berger pour l'accompagner jusqu’au bout. Le troupeau s'agite et se disperse et les cris du berger sont couverts par ceux des agneaux qui réclament leurs mères.

Un jour où chacun cherche à sauver sa peau, on ne se souvient plus de ceux qui ont été écrasés, déjà vaincus, sacrifiés. Cent mille morts, alors que le coupable n'est qu'une minuscule cellule. Le pouvoir du coronavirus…

Tant qu'il y a la vie, il y a de l'espoir ! Protégeons-nous et protégeons les autres.

Abdelkarim BELKASSEM
9 mai 2020